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Stratégies de diversification patrimoniale avancées pour les hauts patrimoines


DLCP - 1 août 2025 - 0 comments

Lorsque l’on parle de gestion de patrimoine, la diversification est souvent présentée comme une règle d’or. Pourtant, pour les investisseurs disposant d’un patrimoine conséquent (au-delà de 500 000 €, voire 1 million € en placement), les approches classiques atteignent rapidement leurs limites. Une allocation trop simpliste expose à des risques non maîtrisés et limite la croissance à long terme.

Les hauts patrimoines nécessitent des stratégies plus sophistiquées, plus techniques, intégrant une diversité d’actifs, de zones géographiques, de devises et de véhicules d’investissement. L’objectif est de capter des opportunités de performance tout en construisant une structure résiliente face aux crises économiques, financières ou géopolitiques.

Une gestion rigoureuse, combinant expertise financière et sensibilité au contexte économique, est donc essentielle. Cet article explore les meilleures pratiques en matière de diversification avancée, les erreurs courantes à éviter, et propose des exemples concrets de portefeuilles pour accompagner les investisseurs fortunés dans l’optimisation de leur patrimoine à long terme.

1.Pourquoi aller au-delà de la diversification classique ?

1.1 Les limites des portefeuilles traditionnels

Pendant des décennies, les portefeuilles composés de 60 % d’actions et 40 % d’obligations ont été perçus comme un équilibre raisonnable entre risque et rendement. Mais cette approche en termes de diversification montre aujourd’hui ses failles.

  • Les marchés sont de plus en plus corrélés (d’où l’importance d’avoir une diversification avec des actifs décorrélés).
  • Les taux d’intérêt historiquement bas réduisent les rendements obligataires.
  • En période de crise, les actions et les obligations chutent parfois en même temps.

Résultat : la sécurité promise n’est plus garantie.

1.2 Volatilité et risques systémiques

Les grandes fortunes doivent gérer un risque souvent oublié : la volatilité extrême lors de chocs systémiques (crises sanitaires, faillites bancaires, conflits armés, risque de taux qui impacte l’immobilier). Le fait d’être exposé à une poignée d’actifs, même réputés « sûrs », peut faire fondre des années d’accumulation de richesse.

Une diversification avancée permet :

  • De répartir les risques sur plusieurs niveaux (géographiques, économiques, structurels).
  • De lisser la performance sur le long terme.
  • D’introduire des actifs contracycliques.

1.3 Besoin d’une approche multi-dimensionnelle

Diversifier ne signifie pas simplement multiplier les lignes. Il s’agit d’une démarche globale qui tient compte de :

  • La liquidité (immédiate, différée, bloquée).
  • L’horizon de placement.
  • La fiscalité et la structure juridique.
  • Les objectifs de vie : retraite, succession, protection familiale.

Cette approche holistique est celle qu’adoptent les family offices ou les grandes banques privées.

2.Panorama des classes d’actifs avancées

2.1 Private equity et capital-investissement

Le private equity (capital-investissement) permet d’investir dans des sociétés non cotées avec des perspectives de croissance importantes. Il offre :

  • Un fort potentiel de rendement (8 à 15 % par an).
  • Une diversification sectorielle et géographique.
  • Un accès à l’économie réelle peu corrélé au marché boursier.

Mais il faut accepter :

  • Une liquidité faible (fonds bloqués 6 à 10 ans).
  • Une évaluation incertaine (valorisation trimestrielle ou semestrielle).
  • Un niveau d’expertise élevé pour sélectionner les fonds ou club deals.

2.2 Infrastructure et dette privée

Ces actifs répondent à deux attentes fortes :

  • La stabilité des revenus (rémunération contractuelle).
  • La résilience en période de crise (peu corrélés aux marchés boursiers).

Parmi les supports :

  • Fonds d’infrastructure (énergie, transport, fibre optique).
  • Dette privée : prêts à des entreprises non cotées avec garanties.

Ce type d’investissement est plébiscité par les institutionnels, mais accessible via des fonds ou produits structurés pour les particuliers fortunés. Découvrir notre article, est-ce rentable d’investir en Private Equity ?

2.3 Immobilier international et pierre-papier

L’immobilier reste une valeur refuge, mais la diversification impose de :

  • Sortir de la seule propriété en direct (fortement fiscalisée).
  • Explorer les SCPI internationales, REITs  (Real Estate Investment Trust équivalent à un fond de placement immobilier), OPCI.

Les avantages :

  • Mutualisation du risque.
  • Accès à des marchés plus dynamiques (Allemagne, Pays-Bas, UK, etc.).
  • Revenus réguliers (baux commerciaux, santé, logistique).

2.4 Produits structurés et fonds à formule

Les produits structurés permettent de :

  • Créer un rendement conditionné.
  • Protéger partiellement ou totalement le capital.
  • Adapter la durée et le niveau de risque.

Exemples :

  • Autocalls (rendement versé si indice reste stable ou en hausse).
  • Barrières de protection (perte limitée à un seuil).

Ils sont idéaux pour les marchés incertains, mais doivent être choisis avec soin (coût, émetteur, scénario).

2.5 Actifs alternatifs : art, vin, cryptomonnaies

Les actifs alternatifs, souvent dits « passion » ou « opportunistes », offrent une diversification marginale :

  • Art, montres, voitures : actifs tangibles, non corrélés.
  • Vins d’investissement : stabilité sur 10–15 ans, marché international.
  • Cryptomonnaies : très volatile mais diversification potentielle (Bitcoin, Ethereum).

Recommandation : maximum 5 à 10 % du portefeuille.

3.Construire un portefeuille avancé

3.1 Approche « core-satellite »

Cette stratégie repose sur :

  • Un cœur de portefeuille stable (fonds euro, ETF Exchange Traded Fund monde, immobilier sécurisé).
  • Des satellites dynamiques (private equity, fonds thématiques, crypto, produits structurés).

Cela permet de :

  • Piloter plus finement le risque.
  • Ajouter de la performance par blocs maîtrisés.
  • Conserver une base solide.

3.2 Diversification géographique

L’Europe ne représente qu’une petite fraction des opportunités mondiales. Il est indispensable de :

  • S’exposer aux États-Unis (technologie, santé).
  • Investir en Asie (croissance démographique et économique).
  • Capter l’innovation mondiale (fonds mondiaux thématiques).

Les outils : ETF internationaux, OPCVM diversifiés, SCPI européennes, fonds pays.

3.3 Multi-gestion et due diligence

Faire appel à plusieurs gestionnaires, plateformes ou banques :

  • Réduit les conflits d’intérêts.
  • Permet de comparer performance, frais et approche.
  • Accède à des expertises sectorielles ou internationales.

La due diligence est essentielle :

  • Lire les DICI (documents clés).
  • Comprendre la stratégie.
  • Vérifier les performances historiques.

4.Exemples de portefeuilles diversifiés

4.1 Portefeuille équilibré – 500 000 €

Objectif : rendement ajusté au risque, protection du capital.

Répartition :

  • 40 % fonds euros / obligations.
  • 30 % ETF actions monde.
  • 15 % SCPI européennes.
  • 10 % produits structurés autocall.
  • 5 % private equity (fonds multi-sectoriels).

Résultat :

  • Bonne diversification.
  • Faible exposition aux marchés volatils.
  • Revenus récurrents via SCPI.

4.2 Portefeuille dynamique – 1 million €

Objectif : croissance long terme, rendement renforcé.

Répartition :

  • 30 % assurance-vie / fonds diversifiés.
  • 25 % ETF/Tracker thématiques (IA, climat, santé).
  • 20 % SCPI européennes et internationales.
  • 15 % private equity / capital innovation.
  • 5 % art, objets de collection.
  • 5 % crypto via fonds spécialisés.

Résultat :

  • Exposition à l’innovation.
  • Rendement potentiel plus élevé.
  • Risque maîtrisé via supports stables.

5.Points de vigilance et recommandations

5.1 Frais, fiscalité et liquidité

  • Éviter les fonds à double couche de frais.
  • Vérifier la fiscalité (flat tax, IFI, PEA, assurance-vie).
  • Ne pas bloquer toute la liquidité (prévoir imprévus).

5.2 Structuration juridique

Une mauvaise structure peut ruiner les gains :

  • Holding patrimoniale, SCI à l’IS (Impôt société), assurance-vie luxembourgeoise ?
  • Transmission : démembrement, pacte Dutreil, donation temporaire d’usufruit.

Faire appel à un conseiller patrimonial + avocat fiscaliste est souvent indispensable.

5.3 Suivi régulier

Le patrimoine évolue :

  • Revoir les allocations tous les 6 à 12 mois.
  • Arbitrer les lignes sur ou sous-performantes.
  • Intégrer les changements de vie (mariage, vente d’entreprise, expatriation).

Conclusion

Une stratégie de diversification avancée n’est plus une option pour les fortunes modernes. Elle est un pilier de la préservation, de la transmission et de la croissance du patrimoine.

En combinant outils financiers traditionnels et innovations patrimoniales, en soignant la structure juridique et en s’entourant d’experts, il est possible d’atteindre un équilibre performant, pérenne et personnalisé.

Chez  DLCP Cabinet Gestion de Patrimoine, nous accompagnons dirigeants, familles et professionnels dans ces enjeux à fort impact. Contactez-nous pour un audit patrimonial confidentiel.

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