L’économie est une entité mouvante et évolutive. À l’instar d’autres phénomènes, elle est rythmée par des cycles qui se répètent. À chaque cycle son lot de risques potentiels et d’opportunités à saisir. Focus sur les flux et reflux des grands cycles économiques et sur les investissements adaptés à chacun d’eux.
Portraits des cycles économiques
La phase d’expansion
Il s’agit là de la phase ascendante. L’économie dans son ensemble prospère. Cette ascension se caractérise par une augmentation de la production : les entreprises produisent plus (l’offre croît), la consommation augmente (la demande se développe). En résulte une croissance du PIB (produit intérieur brut, correspondant aux richesses produites à l’échelle du pays). Inflation et chômage bas vont de pair avec cette phase.
Cycle économique de récession
Durant une récession, l’économie se contracte. Après une ascension importante, l’on passe le point de bascule, qui conduit à une production ralentie. L’activité économique se poursuit, mais à vitesse réduite. La demande chute, ainsi que l’offre, l’une et l’autre se tirant vers le bas en un cercle vicieux. Sur ce type de période, le taux de chômage augmente et il en résulte une frilosité générale en matière d’investissements importants.
Le point inférieur : la dépression
Au stade de la dépression, l’économie se situe au point mort. La production n’augmente plus, le chômage explose, entraînant de fait une baisse de pouvoir d’achat et une réduction de la demande qui tire les prix vers le bas (phénomène connu sous le nom de déflation). C’est alors que le produit intérieur brut du pays, sa richesse intrinsèque, est au plus bas.
Un nouvel élan : la reprise
La reprise est généralement consécutive à des mesures prises par les gouvernements pour relancer la machine économique. Si ces leviers fonctionnent, l’État retrouve un PIB positif : production et productivité repartent à la hausse, avec un impact sur les salaires. Offre et demande se tirent respectivement vers le haut, créant cette fois-ci un cercle vertueux. Si tout se passe bien, le cycle économique qui suivra la reprise sera constitué par une nouvelle expansion.
Quel est le cycle économique actuel ?
En France, actuellement, c’est toujours le phénomène d’expansion qui prédomine. Bien que présente dans un des cycles économiques au ralenti, l’économie française croît toujours, avec une prévision de croissance calée sur 2,5 % pour l’ensemble de l’année 2022 selon l’Institut national de la statistique. Toutefois, en raison de l’inflation galopante, des turbulences géopolitiques et des conséquences toujours prégnantes de la crise du Covid-19, l’économie devrait être considérablement freinée en 2023. Si le gouvernement français table sur une croissance de 1 %, les observateurs estiment quant à eux qu’elle pourrait n’être que de 0,6 %. Soit un taux très proche d’une éventuelle récession.
En Europe, le PIB global continue de bénéficier des effets de la reprise post-Covid enclenchée en 2021, ce qui devrait porter la croissance du PIB dans l’Union européenne à 3,3 %. Toutefois, les effets de l’inflation et de la guerre en Ukraine devraient contracter l’économie de la zone Euro en 2023, portant la croissance de son PIB à 0,23 %, avant une probable remontée dès 2024.
À l’échelle mondiale, la contraction du cycle économique s’avère prégnante là aussi : une croissance de 3,2 % est attendue pour l’ensemble de la planète en 2022, et de 2,7 % en 2023, soit les taux les plus faibles depuis vingt ans.
Risques et opportunités des cycles économiques
En phase d’expansion d’un cycle économique, nombre d’opportunités sont à saisir, tant du côté des placements financiers typiques comme les assurances-vie que du côté de l’investissement immobilier ou entrepreneurial. Ce cycle se caractérise par une bonne santé économique, avec des risques moindres. Attention toutefois aux signes de contraction, à l’instar de la situation actuelle : certains produits bancaires notamment pourraient s’avérer intéressants à l’instant t et ne plus être pertinents dès lors que le ralentissement est marqué, à l’image de ce qui devrait se produire en 2023. Il convient dès lors de jauger les indicateurs à l’aune du moyen terme.
En phase de récession, la prudence est de mise. Si un investissement immobilier reste toujours une valeur sûre, de même que conserver un « matelas » en espèces, certains produits misant sur la capitalisation boursière sont à éviter. Cependant, en visant une rentabilité de long terme, il reste toujours possible d’anticiper avec de fortes probabilités les secteurs d’activité auxquels une crise va profiter et sur lesquels placer son argent.
Classes d’actifs à privilégier par cycle économique
De manière générale, il s’avère toujours bon de diversifier autant que possible ses classes d’actifs. En ne mettant pas ses œufs dans le même panier, on diminue les risques tout en optimisant les avantages.
La période d’expansion économique s’impose comme la plus propice aux risques contrôlés : c’est le bon moment pour se procurer des actions, donc des titres de propriété d’une entreprise. De la même façon, investir dans des obligations peut être judicieux. Il s’agit d’un dispositif permettant à l’investisseur de se procurer des obligations (en prêtant de l’argent aux entreprises) en échange d’intérêts (les coupons). Un pari possiblement gagnant quand tous les indicateurs économiques sont au vert, si l’émetteur ne fait pas défaut.
Voici quelques explications sur l’obligation:
Lorsque l’économie se contracte, on privilégiera toujours le cash et l’investissement dans la pierre. Ce sont des valeurs refuges en attendant le passage de la tempête.
En cas de récession avérée, deux mécanismes s’avèrent particulièrement pertinents. L’obligation d’État, qui fonctionne peu ou prou comme l’obligation privée, à la différence que l’État est l’emprunteur, est un dispositif très sûr. C’est l’État lui-même qui verse à l’investisseur ses intérêts à intervalles réguliers. Enfin, en fin de récession, il est temps d’envisager des réinvestissements boursiers : la perspective d’une relance sera très profitable à celui qui aura acheté ses titres à temps.
Le principe des cycles économiques implique de toujours investir avec un coup d’avance. Une période d’expansion profitable à tous ne doit pas faire oublier d’éventuelles contractions à venir. À l’inverse, c’est durant une phase de récession qu’il faut envisager les investissements qui seront payants lors de la reprise. Afin de jauger au mieux l’ensemble de ces possibilités sur un temps donné, la meilleure attitude reste de se faire assister par des experts, à l’instar des professionnels du cabinet de conseil DLCP.